La ferveur autour de l’IA a entraîné des investissements colossaux, mais avec un taux d’échec élevé de 80 % des projets d’après une étude, les résultats sont mitigés. Wall Street a même sanctionné des géants de la tech pour leurs dépenses excessives en IA. Malgré cela, Alphabet, Microsoft, Meta et Amazon comptent poursuivre leurs investissements dans l’IA.
Des informations récentes suggèrent que même OpenAI, leader incontesté dans le domaine de l’IA, fait face à d’énormes défis financiers. En effet, la firme anticipe 5 milliards de dollars de déficit en 2024, malgré un chiffre d’affaires de 3,7 milliards. Le problème de l’IA aujourd’hui est que de nombreux modèles manquent encore de puissance pour des applications concrètes.
À la suite de la parution des résultats du 3ème trimestre 2024, les PDG des grandes entreprises technologiques ont informé les investisseurs de leur intention de maintenir, voire d’augmenter leurs dépenses dans l’IA en 2025. Ainsi, l’inquiétude de Wall Street face à l’escalade des coûts devrait perdurer, d’après Bloomberg.
Les investisseurs reconsidèrent les promesses de la GenAI
De plus en plus d’investisseurs doutent de la proportionnalité du retour sur investissement eu égard aux milliards engagés dans l’IA. L’intérêt pour la GenAI est en déclin et les actions des entreprises pionnières dans ce domaine ont subi une baisse de 15 % depuis leur pic en juillet dernier.
Certains dirigeants déplorent les résultats décevants des projets d’IA. Depuis le début de l’engouement pour l’IA, des dizaines de milliards de dollars ont été injectés dans le développement de modèles. Toutefois, peu d’entreprises en font un usage concret. Les jeunes entreprises ayant promis des innovations révolutionnaires en IA connaissent des échecs cuisants. Le Rabbit R1 et l’Humane AI Pin ont promis monts et merveilles, mais aucun des deux n’a honoré ses engagements.
Par ailleurs, les investissements massifs dans l’IA s’accompagnent souvent de transactions internationales, impliquant une gestion rigoureuse des coûts, notamment en matière de tva intracommunautaire pour les entreprises opérant au sein de l’Union européenne.
Une étude du groupe de réflexion RAND révèle un taux d’échec de 80 % des projets d’IA, un chiffre bien plus élevé que celui des autres types de projets. Malgré ces taux d’échec, les dépenses et les investissements dans l’IA restent élevés. Le boom de l’IA a propulsé les investissements américains dans le matériel informatique à des niveaux records, ayant augmenté de 16,6 % en un an, inflation comprise.
À l’heure actuelle, les investissements américains dans les centres de données ont atteint un niveau sans précédent de 28,6 milliards de dollars annuels. Ce chiffre est comparable au budget annuel alloué par les États-Unis à la construction de magasins et de restaurants.
Les géants de la tech persistent et signent
Les doutes des investisseurs ne semblent cependant pas tempérer l’enthousiasme des géants de la tech. Dans la course à l’IA, Alphabet, Microsoft, Meta et Amazon sont prêts à dépasser le cap des 200 milliards de dollars cette année.
Alphabet a largement dépassé ses objectifs d’investissement, au point de surprendre Wall Street. D’après Anat Ashkenazi, directeur financier de l’entreprise, Alphabet prévoit même une hausse significative de ses dépenses en 2025. De son côté, Apple s’engage également dans la course à l’IA en lançant une nouvelle gamme de services dénommée « Apple Intelligence ».
Pour optimiser leurs investissements et minimiser les coûts liés aux transactions internationales, ces entreprises doivent maîtriser les subtilités de la tva intracommunautaire, notamment lorsqu’elles collaborent avec des fournisseurs et partenaires en Europe.
Pour sa part, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a promis d’investir davantage dans les grands modèles de langage et autres projets d’avenir, avec un budget prévu d’environ 40 milliards de dollars cette année. De son côté, le PDG d’Amazon, Andy Jassy, décrit l’intelligence artificielle comme une opportunité sans précédent, qui ne se produit qu’une fois dans une vie. Cela est confirmé par les 75 milliards de dollars que son entreprise prévoit de consacrer à l’IA en 2024.
S’adressant à ses actionnaires, Andy Jassy a ajouté :
« Je pense que nos clients, notre entreprise et nos actionnaires se réjouiront à long terme du fait que nous poursuivons nos efforts de manière agressive ».
Ces dépenses colossales d’Amazon ont tellement surpris les analystes de MoffettNathanson qu’ils les ont qualifiées d’ahurissantes. Wall Street a tout de même pénalisé ces entreprises pour leurs investissements massifs dans l’IA, les jugeant disproportionnés au regard des résultats obtenus. Ainsi, Microsoft a vu son cours de bourse chuter de 6 % après des résultats décevants en IA, tandis que Meta a enregistré une baisse de près de 3 %.
