En raison de la crise provoquée par le Covid-19, le phénomène du travail illégal s’est apaisé en France. Cependant, la filière du BTP demeure malgré tout très exposée à ce fléau. Ces informations ont été recueillies dans un rapport récemment dévoilé par un comité interministériel de lutte contre ce phénomène. Un document qui présente des chiffres intéressants sur l’emploi illégal.
Le bilan du plan national anti-fraude en matière d’emploi entre 2019-2021 a été publié le 11 mars dernier. D’après ce rapport, les deux dernières années se sont distinguées par un effondrement du nombre de travailleurs détachés. Un phénomène provoqué par la crise sanitaire. Ainsi, le ministère du Travail en a compté 57 900 à l’échelle nationale en 2020. Ce qui traduit un repli d’environ 20 % (-14 700) par rapport à l’année précédente.
Par ailleurs, les chiffres liés au travail détaché n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant-Covid-19, montrent les plus récentes données. En détail, moins de 60 000 employés se trouvaient en détachement entre juillet et septembre 2021.
Le BTP dénombre le plus de salariés détachés en France
Le ministère du Travail note que cette valeur représente :
Pratiquement le même niveau qu’observé en 2020.
À l’échelle de toute la France, le recours à l’emploi détaché se révèle presque inexistant. Pour 2019, il est évalué à 0,4 % par la Direction des statistiques (DARES) au département susmentionné. En revanche, une tout autre réalité semble se dessiner :
● D’une région à l’autre ;
● D’une filière à l’autre.
En valeur absolue, le bâtiment et les travaux publics demeurent la branche d’emploi qui recense le plus de salariés détachés. Dans ce domaine, 21 % de ces derniers, parmi lesquels se trouvent des consultant BTP, sont originaires du Portugal.
De manière plus large, le palmarès des États détachant des employés dans l’Hexagone est pratiquement resté le même entre 2020-2021. Tant les entreprises utilisant ce dispositif sont majoritairement installées dans l’Union européenne.
Le Portugal (8 621 salariés) suivi de l’Espagne (8 516) arrivent en tête du classement. Les deux pays affichent chacun une part de 15 %, en augmentation comparativement à 2019. Derrière eux se placent l’Italie et la Pologne, avec respectivement 5 254 et 4 935 employés.
De nouvelles formes d’emploi illégal émergent
Dans le BTP, la crise due au Covid-19 a également entraîné une chute du nombre de salariés détachés. Celui-ci est passé de 23 300, soit 34 % du total en France, en 2018, à :
● 24 923 l’année suivante (34,3 %) ;
● 24 346 en 2020 (42 %).
L’on constate donc une baisse de 2,3 % entre 2019-2020 après une augmentation de 7 % entre 2018 et 2019.
En outre, le même bilan cité plus haut révèle que l’utilisation de faux statuts perdure également. Cette pratique concerne les stagiaires ou les travailleurs indépendants, entre autres. Le ministère du Travail dévoile aussi :
De nouvelles formes de travail illégal sont apparues, notamment avec la numérisation et le développement des plateformes de mise en relation.
Nonobstant, les organes d’inspection ont continué à exercer leur métier. Les contrôleurs du travail ont ainsi mené plus de 120 000 vérifications sur ce fléau. Celles-ci ont été conduites complémentairement à 20 000 inspections effectuées de concert avec les autres organismes anti-fraude. Le ministère du Travail informe que ces opérations ont permis de :
Dresser 8.941 procès-verbaux, 504 fermetures d’établissements et arrêts d’activité.
Et de poursuivre qu’en 2018, plus de 2 milliards d’euros de régularisations de charges sociales ont été signalés.
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