La production nucléaire d’EDF pour cette année est promise à un amoindrissement

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Un immense déficit se profile pour le géant de l’énergie EDF en raison d’un effondrement prévu de sa production nucléaire. La société a en effet été obligée de réduire ses estimations en la matière pour 2022. Cette modification a été opérée du fait du prolongement de l’arrêt de certains réacteurs, entre autres.

Dans le même contexte, le groupe connaît une nouvelle infortune. Il a ajusté ses prédictions de production nucléaire pour cette année. La société a déclaré qu’elle ne devrait plus produire qu’entre 275-285 TWh, contre 280-300 TWh jusqu’à présent.

Entre janvier et septembre 2022, la production nucléaire en France s’établissait à 209,2 TWh. Par rapport aux neuf premiers mois de 2021, une baisse de 59 TWh se dégage. Les projections pour les deux prochaines années sont pour leur part conservées. EDF a rappelé dans un communiqué du 3 novembre dernier qu’elles s’élèvent à 300-330 TWh en 2023. En 2024, la fourchette est comprise entre 315-345 TWh.

Le futur PDG du groupe devra régler certains dossiers

Une arrivée agitée se dessine de ce fait pour Luc Rémont, qui vient d’être nommé président-directeur général du groupe. Le nouveau dirigeant a dévoilé fin octobre 2022 ses idées pour résoudre la crise d’envergure à laquelle l’entreprise est confrontée. Il a dépeint une conjoncture critique à court terme, parlant d’une crise industrielle et technique.

Le futur PDG devra notamment améliorer la situation financière de l’électricien. Sa dette pourrait en effet grimper à 60 milliards d’euros au 31 décembre prochain. L’opérateur d’énergie a également divulgué fin octobre 2022 des revenus en augmentation de 78 % entre janvier et septembre 2022. Ses recettes sont montées à 101,5 milliards d’euros, soit 44,5 milliards d’euros de plus qu’à la même période en 2021. Cette hausse représente toutefois un impact de l’envolée des tarifs de l’électricité et du gaz sur les marchés.

Pratiquement un million de clients sont retournés chez EDF entre 2021-2022 à cause des difficultés des fournisseurs d’énergie alternatifs. Ce phénomène a cependant obligé l’entreprise à racheter sur les marchés à prix d’or une électricité dont elle est dépourvue. Cette année, elle a pourtant été contrainte de vendre plus d’électricité nucléaire à faible coût à ses rivaux. Ceci par le biais du dispositif de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), créé par la législation de l’entreprise NOME.

La reprise du nucléaire constitue aussi une tâche que Luc Rémont devra réaliser. L’Exécutif souhaitant bâtir 6 nouveaux réacteurs EPR2, voire plus. Cependant, sa plus grande priorité sera d’assurer la relance d’un maximum de réacteurs durant l’hiver. Autrement, des coupures se produiront inévitablement lorsque les Français utiliseront leurs chauffages.

La réouverture de 4 réacteurs a été retardée

La production d’électricité d’EDF se trouve en ce moment à un niveau record de faiblesse. 27 réacteurs du parc nucléaire (près de 50 %) étant suspendus pour :

  • Des problèmes de corrosion confirmés ou pressentis ;
  • Des maintenances programmées.

Le mouvement social de l’automne 2022 dans les centrales a de surcroît provoqué :

  • Soit des ajournements de travaux pour certains réacteurs ;
  • Soit des chutes de production.

À la mi-octobre 2022, la direction avait reporté la réouverture de cinq réacteurs. Pour cause, certains sites ont subi une grève pour les salaires. Ceci avant qu’un accord ne soit conclu deux semaines après.

EDF a réduit ses prévisions de production nucléaire du fait de ces problèmes. En raison de problèmes de corrosion, le redémarrage a d’ailleurs été reporté pour 4 réacteurs :

  • Au 29 janvier 2023 pour Penly 2 et Chooz B1, contre respectivement les 23 et 13 novembre 2022 auparavant ;
  • Au 26 février 2023 pour Cattenom 1 et 3, contre les 17 novembre et 11 décembre 2022 jusqu’à maintenant.

Le groupe s’est abstenu de s’exprimer sur l’éventuel effet financier sur ses résultats. À la fin octobre 2022, il avait calculé que son EBITDA (excédent brut d’exploitation) s’affaiblirait de 32 milliards d’euros. Une conséquence du repli historique de sa production d’électricité.

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