Plusieurs études révèlent que des entreprises remplacent leurs employés par des systèmes d’IA et prévoient des licenciements massifs dans les années à venir. Cette tendance se traduit déjà par une augmentation significative du chômage dans le secteur technologique, avec 152 000 informaticiens sans emploi ce janvier, selon une enquête de Janco Associates.
L’investissement croissant dans l’intelligence artificielle a présenté des premiers indices de diminution d’embauche. Une stratégie que certains leaders de la technologie appellent désormais la « réduction des coûts ». Au lieu de recruter, les entreprises se tournent vers l’automatisation pour effectuer ces tâches. En confiant ce travail à l’IA, certaines sociétés peuvent réaliser des économies substantielles.
D’un côté, des centaines de firmes dans le monde entier ont été interrogées par le Forum économique mondial dans le cadre de son compte rendu Future of Jobs 2025. Les conclusions du rapport ne feront qu’exacerber les inquiétudes concernant l’avenir du travail face à l’IA.
L’IA remplace des employés dans certaines entreprises
Plusieurs entreprises reconnaissent avoir remplacé des employés par l’IA. Le rapport Future of Jobs révèle que 41% des sociétés envisagent de réduire leurs effectifs d’ici 2030 en réponse à l’essor de l’IA.
La collaboration homme-machine s’intensifie, ce qui devrait avoir des répercussions importantes sur le marché de l’emploi. Le développement de l’IA générative pourrait entraîner des changements majeurs dans le monde pour 300 millions de travail à temps plein, d’après Goldman Sachs. Face à ces changements, il est vivement conseillé d’envisager une reconversion professionnelle.
Parallèlement, Meta prévoit de supprimer 5% de ses personnels aux États-Unis en raison de problèmes de performances. Autre que cela, Workday, un leader des logiciels d’entreprise, a annoncé le 5 février qu’il prévoyait de réduire ses effectifs d’environ 8,5%.
Un rapport récent révèle également que Microsoft va licencier du personnel dans chaque département en fonction de leurs efficacités. Microsoft a reconnu avoir procédé à des licenciements, mais n’a pas communiqué le nombre exact de travailleurs affectés par cette décision. Selon un rapport, moins de 1% des salariés de Microsoft seraient concernés.
Le rapport souligne également que 77% des firmes se préparent à l’avenir en investissant dans le recyclage et le développement des compétences de leurs employés actuels.
Le nombre des informaticiens sans emploi a atteint 152 000
Une étude récente de Janco Associates, cabinet de conseil basé à Utah, Park City, dresse un état des lieux du marché de l’emploi technologique. Cette étude s’appuie sur les statistiques fournies par le ministère du Travail des États-Unis.
Selon le rapport, le taux de chômage dans le secteur informatique a atteint en janvier 5,7 % contre 3,9 % en décembre. Il est à noter que le taux de chômage total pour le mois dernier était de 4 %. Plus exactement, en janvier 2025, 152 000 informaticiens étaient au chômage, contre 98 000 en décembre 2024.
Dans ce contexte tendu, les professionnels de l’informatique peuvent songer à une reconversion professionnelle vers des secteurs en croissance et opter pour le portage salarial.
Pour Janco Associates, cette situation est un nouvel exemple des conséquences négatives de l’automatisation et de l’essor de l’IA. Victor Janulaitis, à la tête de Janco Associates, a souligné que l’émergence de la GenAI a conduit les leaders de la tech à réaliser d’importants investissements pour l’IA.
Toutefois, ces dépenses importantes n’ont pas forcément eu pour impact une création significative d’emplois dans le domaine de l’informatique. Le dirigeant de Janco Associates a indiqué que :
« Les emplois de routine et banals, tels que les rapports et l’administration, sont supprimés au sein de la fonction informatique. Lorsqu’elles commencent à s’intéresser à l’IA, les entreprises informatiques cherchent également à réduire le nombre de programmeurs et de concepteurs de systèmes, en espérant que l’IA pourra leur apporter une certaine valeur et un bon taux de rendement ».
Cela contribue à aggraver les tensions sur le marché de l’emploi, d’autant plus que l’offre et la demande sont déjà en déséquilibre.
