Pour les opérations de trade finance et d’investissement, les trésoriers ont la possibilité de s’appuyer sur plusieurs instruments numériques. Concrètement, ils peuvent se servir de nouvelles technologies telles que la blockchain et l’intelligence artificielle afin d’accroître leur productivité. L’utilisation de ces solutions dans ces secteurs est cependant encore limitée en France, en raison de la réglementation.
L’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) a organisé le 19 mars 2024 la première édition du Treasury Innovation Day. Une conférence durant laquelle les participants ont soulevé la question de l’intégration des actifs numériques dans le métier. Le patron d’Iznes, Christophe Lepitre, indique que sa société ne les utilise pas encore, mais s’y apprête. La blockchain facilite, selon lui, les transactions, qui sont plus sécurisées et raccourcies. Ces actifs devraient être déployés d’ici à 2026-2027, annonce-t-il. Le PDG ajoute que la Banque centrale européenne mène actuellement des expérimentations. Ces essais sont menés pour comparer plusieurs options de paiement afin de fabriquer une monnaie numérique de banque centrale, explique-t-il.
L’IA gagne en importance dans les plateformes numériques
La responsable Digital Execution chez Marex déclare pour sa part que son entreprise se développe énormément en matière d’actifs numériques. Les trésoriers témoignent d’un immense intérêt à l’égard de ces actifs, note-t-elle. L’utilisation des stablecoins, NFT ou cryptomonnaies en tant que solution de paiement leur est cependant interdite pour l’instant, affirme l’experte.
Remarque : L’autorisation du recours à ces actifs dans le secteur pourrait créer des opportunités pour les consultants IT portés. Pour rappel, le portage salarial désigne une forme d’emploi combinant freelancing et salariat. Afin d’évaluer son salaire avec ce dispositif, l’on peut réaliser une simulation portage salarial.
La question des rôles des plateformes numériques dans le quotidien des trésoreries a également été abordée durant la conférence. Une des tables rondes de l’événement a été centrée sur les nouveaux instruments de services financiers destinés aux trésoriers, pour :
- Les opérations de trade finance ;
- Le financement d’investissement.
Le débat a réuni Magalie Lanctuit, Christophe Lepitre et André Casterman, conseiller à la direction de Mitigram. Il a été l’occasion de dresser un bilan sur l’utilisation des nouvelles technologies. Parmi ces dernières figure l’intelligence artificielle, dont la présence s’accentue sur les plateformes numériques. La responsable Digital Execution chez Marex révèle que certains de leurs processus sont exécutés avec de plus en plus d’IA.
La chaîne de blocs se développe
Le conseiller à la direction de Mitigram souligne quant à lui qu’ils exploitent surtout des technologies de reconnaissance de texte. Selon l’expert, les inventions comme l’OCR permettent de traiter des courriers électroniques et :
« reconnaître du texte structuré à partir d’un texte non structuré. »
Les plateformes ont par ailleurs la possibilité d’embarquer de la chaîne de blocs. André Casterman expose que cette invention présente une utilité juridique. Elle permet d’après lui de démontrer l’originalité d’un document grâce au traçage de son cycle de vie.
Iznes utilise également cette technologie pour l’enregistrement de transactions et documents. Son patron explique que les autorités de régulation la reconnaissent comme un instrument fiable. Le Parlement français devrait en outre adopter au printemps prochain une loi qui permettrait de digitaliser davantage d’outils du trade finance. Le PDG précise que ce texte autorisera le recours à de nouvelles technologies, à l’instar de la blockchain :
« pour digitaliser des documents financiers comme la lettre de change ou le billet à ordre ».
La réglementation actuelle en France impose leur édition en version papier uniquement.
