Les jeunes diplômés sont toujours attirés par les emplois de l’IT et cherchent à intégrer les grandes boîtes. Les experts, quant à eux, sont plus enclins à se mettre à leur compte. Les perspectives 2024 démontrent un recul des recrutements. C’est du moins ce que l’on peut déduire du ralentissement observé pour le deuxième semestre 2023.
Le numérique est un secteur porteur avec 660 000 emplois dans l’Hexagone. 47 000 emplois nets sont créés en 2022 alors qu’en 2021, on comptabilisait 34 000 créations. Numeum a révélé le bilan du secteur numérique concernant l’emploi 2023 et les perspectives pour 2024. Tout porte à croire que les recrutements ralentiront. C’est d’ailleurs déjà le cas pour le second semestre de l’année 2023. Les statistiques exactes seront publiées en janvier 2024.
Alors que certains experts se tournent vers le freelancing, les entreprises tentent de garder leurs talents. Le recrutement de seniors ou de travailleurs confirmés s’est d’ailleurs accru ces derniers temps. Cette tendance concerne la moitié des entreprises.
Les profils concernés
Les travailleurs de l’IT se tournent vers le freelancing pour différentes raisons :
- Les problèmes liés aux recrutements ;
- L’envie de se mettre à son compte après avoir acquis de l’expertise ;
- Le souhait de collaborer directement avec le client ;
- La question du salaire.
Les changements concernent tous les secteurs : ICT, ESN, éditeur logiciel et plateforme, etc. De plus en plus de salariés quittent leur emploi, ce qui est regrettable pour les sociétés.
Le président du collège ESN et ICT de Numeum, Charles Mauclair, remarque que la tendance vers le freelancing est corrélée avec les cycles économiques. Entre les années 2021 et 2022, de nombreux travailleurs se sont tournés vers le freelancing. Avec le recul de l’économie pour la seconde moitié de 2023, cette tendance s’atténue.
L’administrateur en charge du contenu de Numeum, affirme :
« En étant seul en freelance, c’est plus difficile de se positionner sur des projets d’envergure qui nous sont confiés. Nous représentons en quelque sorte une assurance, une garantie et une responsabilisation vis-à-vis du client mandataire ».
Certains professionnels se tournent alors vers le freelance en portage salarial pour bénéficier d’un accompagnement dans leurs activités.
La nécessité de renforcer le secteur
Les 2 500 membres du syndicat professionnel de l’écosystème numérique en France ont fait leur compte-rendu. Le 13 décembre 2023, Numeum dévoile l’actualité sur le marché du travail de l’IT. Le secteur est porteur en France avec huit cadres sur dix et 95% des emplois en CDI.
2022 a été une année record en termes de recrutement, mais pour 2023 cela semble se calmer. Les recrutements restent cependant stables ou légèrement élevés pour 85% des entreprises. Et même si le marché de l’emploi enregistre une faible baisse, il est toujours tendu.
En 2024, le secteur numérique va ralentir de :
- 5,8 % (70,5 Md€) contre 6,5 % (66,2 Md€) en 2023 pour le secteur du numérique dans sa globalité ;
- 3,3 % (34,9 Md€) contre 4,1 % (33,8 Md€) en 2023 pour l’ESN ;
- 9,5 % (26,9 Md€) contre 10,3 % (24,5 Md€) en 2023 pour les éditeurs logiciels et plateformes ;
- 4,6 % (8,2 Md€) contre 5,5 % (7,8 Md€) en 2023 pour l’ICT.
Dans leur volonté d’internaliser les experts, les entreprises font face à des problèmes de concurrence et de rémunération. Charles Mauclair est d’avis de hausser le salaire et de garantir une belle carrière pour les travailleurs. L’objectif est de les convaincre de rester en interne. Devenir freelance en portage salarial peut cependant apporter plusieurs avantages, en plus d’une certaine stabilité d’emploi.
De son côté, la présidente de Numeum, Véronique Torner, souligne que 28% seulement des professionnels œuvrant dans le numérique sont des femmes.
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