Casino fait face à une situation financière de plus en plus délicate, croulant sous les pertes et les dettes. D’après de nombreuses sources, cette situation favorise les projets de revente de magasins de l’enseigne. Une source déclare que la cession de ces antennes à une autre enseigne constitue la meilleure solution pour redresser le groupe.
En mars 2024, Casino passera sous le contrôle de Daniel Kretinsky. Le milliardaire Tchèque réalisera alors un chantier qu’il a préparé depuis longtemps : redresser les finances de l’entreprise, très endettée. Le plan de rachat du groupe stipule déjà que le Groupement Les Mousquetaires reprendra 133 magasins, voire plus.
Ces opérations se dérouleront en différentes parties. La société mère d’Intermarché s’est déjà emparée fin septembre 2023 de plusieurs antennes Casino. Elle s’en appropriera d’autres d’ici à 2026. Une troisième vague d’acquisition est même envisagée. Des sources révèlent que cet agenda pourrait évoluer rapidement. D’ici la fin de l’année en cours des annonces sont attendues.
Les concurrents observent attentivement l’évolution de la situation
Une source explique que la détérioration de la santé financière du distributeur stéphanois accentue l’urgence. Elle estime ainsi que la revente des magasins Casino à une autre marque constitue la meilleure solution pour limiter les dégâts.
Le 22 novembre 2023, la chaîne de supermarchés a révisé son business plan. Cette décision pourrait entraîner la cession obligatoire de davantage de magasins que ce qui a été décidé avec Les Mousquetaires. Une source souligne qu’il s’agit de la problématique du moment. Elle indique qu’il serait naturel que de nouvelles reventes soient négociées dans un processus concurrentiel. Une autre insiste sur le placement de Casino sous contrôle d’administrateurs judiciaires depuis fin octobre 2023. Jusqu’à la fin de l’année, voire même plus, la société restera en procédure de sauvegarde accélérée.
Les enseignes rivales suivent de près la situation du distributeur. Un spécialiste de la grande distribution explique que l’emplacement représente un pilier fondamental du commerce. Le foncier existant gagne en effet continuellement en valeur alors que les sols ne subissent aucune artificialisation. Certains convoiteurs du passé le sont encore davantage à présent. Un professionnel du secteur, où travaillent des consultants affiliés à une entreprise de portage salarial comme CEGEELM, témoigne :
« C’est encore plus d’actualité. Il n’y a pas d’autre scénario possible pour Casino, depuis le début, qu’un démantèlement par appartements ».
Casino devrait essuyer des pertes jusqu’en 2026
Le 27 novembre 2023, Casino a publié un communiqué. Le groupe déclare avoir recueilli des signes d’attentions préalables concernant la reprise de magasins de la filière supermarché et hypermarché. Dans les semaines à venir, ceux-ci seront étudiés par :
- Le distributeur ;
- Le consortium Trinity Investments Designated Activity Company – Fimalac – EP Equity Investment III.
À noter que l’autorisation en amont de ce groupement constitue une condition pour la réalisation de chaque revente. Cette règle est consacrée dans la clause de lock-up signée le 5 octobre dernier.
La retouche du plan d’affaires de Casino signale en outre un danger. Les magasins de l’enseigne enregistrent encore d’immenses déficits. Les analystes annoncent même qu’ils continueront à accumuler des pertes au cours des trois prochaines années.
Des analystes financiers rattachés à une entreprise de portage salarial comme CEGELEM peuvent s’exercer à se pencher sur ce cas pratique.
En 2023, l’EBITDA après loyers de la division gérant les supermarchés, Distribution Casino France, devrait ainsi atteindre 538 millions d’euros.
Depuis longtemps, la situation des moyennes surfaces pose certes problème. Mais les nouvelles données sont susceptibles d’engendrer un contexte nouveau pour Daniel Kretinsky et ses associés. D’après une source :
« La situation étant ce qu’elle est, cela va avoir des conséquences sur le plan de reprise, qui va être revu ».
L’expert pense qu’il n’y a aucune autre solution à part vendre le plus rapidement possible davantage de magasins. Ces hypermarchés affichent des dépenses de trésorerie élevées et des revenus négatifs, pointe-t-il.
