Après la crise sanitaire, les entreprises sont aujourd’hui confrontées à une fluctuation des marchés financiers. Dans ce contexte, des chefs d’entreprises se sont exprimés sur les bonnes pratiques à adopter dans la gestion d’entreprise en temps de crise. Lors de la dernière French Tech Fall Party, ils ont insisté sur la nécessité de la frugalité.
La French Tech Fall party s’est tenue à Paris le 6 octobre dernier. Coorganisée par French Tech Grand Paris, l’événement a eu lieu au Partech Shaker. Trois intervenants ont été rassemblés autour d’une table pour l’occasion. Il s’agit de Boris Golden, Partner Seed chez Partech, Anna Rossin, CEO de Hoggo, et Thomas Tuchscherer, CFO de TripActions. Ils ont discuté sur les bons comportements à adopter pour gérer une entreprise en période de crise.
Seulement 25,2 milliards de dollars de financement en capital-risque ont dans ce cadre été totalisés en août dernier. Ce total, enregistré à l’échelle planétaire, représente la plus basse somme mensuelle relevée par Crunchbase depuis 2020.
Les levées de fonds ralentissent
En plus de la pandémie de Covid-19, des instabilités s’observent maintenant sur les marchés financiers. Ce phénomène concerne surtout ceux des États-Unis, avec une baisse des valeurs Tech au Nasdaq. Cependant, il touche aussi l’Europe dans une plus faible mesure, avec une chute des levées des fonds.
Ce ralentissement des investissements est présenté comme une occasion d’aller attirer les compétences des entreprises en difficulté. Le Partner Seed chez Partech évoque le cas d’une start-up anglaise qui licenciera plusieurs collaborateurs du fait du contexte. Le marché du travail connaîtra en conséquence un afflux de talents éprouvés. La concurrence sur les salaires dans le domaine de la Tech reste pour cette raison toujours assez vive. Les experts disponibles sur le marché voient pourtant leur nombre augmenter, comme l’a bien remarqué Anna Rossin.
Bon à savoir : les salariés éventuellement victimes d’une compression de personnel peuvent devenir indépendants en portage salarial. Cette réorientation leur permettra de gagner en liberté tout en gardant les avantages de l’employé classique.
Dans cette circonstance, l’on peut par ailleurs s’interroger si les conditions de rentabilité entraîneront un tri. Ceci dans un marché de la Tech au bord de l’engorgement. À cette question, Boris Golden répond fermement qu’on ne produit pas des leaders avec de la profitabilité et que :
Une boîte ambitieuse aura toujours besoin de lever des fonds.
Sur ce point, les tours de table s’amoindrissent, mais les start-ups émergentes de la Tech continuent d’attirer des fonds. Le baromètre EY du capital-risque en France, les pépites tricolores ont capté 8 milliards d’euros entre janvier et juin 2022. Ce montant traduit une hausse de 63 % en glissement annuel.
La frugalité s’impose même en l’absence de crise
Thomas Tuchscherer raconte que début 2020 :
Alors que nous venions de finaliser le recrutement d’une centaine d’employés et en seulement trois semaines, notre chiffre d’affaires a enregistré une baisse de 95 %.
Deux ans après ce problème, TripActions semble cependant en être sortie indemne. La jeune pousse a réussi en octobre 2021 à terminer une nouvelle ronde de financement de 275 millions de dollars. Elle est en outre parvenue à réaliser 3 projets de rachats. Enfin, la start-up spécialisée principalement dans le voyage d’affaires est arrivée à lancer son installation en France depuis janvier dernier.
Elle a su résister aux confinements globalisés grâce à une ligne directrice. Il s’agit d’une attitude frugale, qui doit être constamment adoptée, même en dehors des temps troublés, selon Thomas Thuchscherer. Celle-ci vise à engendrer un filet de sécurité de trésorerie pour remédier à l’absence de recettes de ses clients. TripActions a adopté des mesures difficiles dès mars 2020 afin de diminuer ses dépenses. La société a d’abord réduit sa masse salariale de 25 %. Les cadres dirigeants ont ensuite consenti à une baisse d’environ un quart sur leur salaire. Les accords avec les fournisseurs ont par ailleurs été renégociés.
Hoggo, la nouvelle pépite de la gestion de contrats de prévoyance et de mutuelle, a également suivi cette approche. Anna Rossin affirme qu’ils ne disposaient pas d’une culture de flambeur. Ils ont en revanche été contraints de se débarrasser de ce qui n’était pas essentiel, a-t-elle souligné.
Cet article vous a-t-il été utile ?
Note moyenne 0 / 5. Nombre de votes 0