La classification de la variole du singe comme USPPI par le directeur de l’OMS fait débat

variole du singe
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Le DG de l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré l’urgence internationale à l’égard de l’épidémie de variole du singe. Si l’on se réfère au règlement sanitaire international, le processus dans lequel cette décision a été prise est justifié. Pourtant, des internautes estiment que le haut responsable est allé à l’encontre des avis du Conseil scientifique.

L’épidémie de variole du singe continue de progresser à travers le monde. Quelque 17 000 individus, de 74 nationalités différentes, ont déjà contracté cette maladie en date du 23 juillet 2022. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alors prononcé l’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) pour cette pathologie. Tedros Adhanom Ghebreyesus, son directeur général, a annoncé l’activation de ce niveau d’alerte ultime au cours d’un point de presse. Le haut fonctionnaire international a expliqué que le risque autour du globe se révélait assez discret, sauf en Europe. Sur le Vieux Continent, la situation suscite une plus grande préoccupation, a-t-il indiqué.

Le chef de l’OMS a suivi la procédure en vigueur

Beaucoup ont critiqué le chef de l’OMS pour avoir déclaré cette USPPI. Des internautes estiment que la variole du singe est moins virulente que ce qu’avancent les autorités sanitaires. Depuis quand un individu peut trancher seul de ce qui représente une urgence, s’interroge l’un d’entre eux. L’ancien ministre éthiopien des Affaires étrangères est-il plus qualifié que le Conseil scientifique, ironise-t-il. Un autre reproche à Tedros Adhanom Ghebreyesus d’avoir catégorisé l’épidémie en USPPI contre l’opinion du Conseil scientifique.

Mais en réalité, les avis des membres de cet organe divergeaient. Une déclaration officielle reconnaît d’ailleurs cette absence de position unique. Le DG de l’OMS a alors jugé que la décision lui revenait. Il a souligné :

Le Conseil émet des recommandations et c’est ma responsabilité de l’accepter ou pas.

Le règlement sanitaire international dispose effectivement que le comité d’urgence dresse un compte-rendu concis de ses discussions et délibérations. Ce rapport devant contenir les avis du comité d’urgence sur d’éventuelles suggestions. Le texte poursuit que ceux-ci sont transmis au DG pour analyse et énonce que ce dirigeant tranche en dernier ressort.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a donc agi conformément aux formalités applicables au sein de l’OMS. L’enclenchement de l’USPPI pour la variole du singe ne va en aucune manière à l’encontre du Conseil scientifique.

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Des internautes ont été victimes de désinformation

De nombreux internautes se sont en fait basés sur un article de Reuters. Cette agence de presse a écrit que Tedros Adhanom Ghebreyesus suit d’habitude les exhortations des scientifiques de l’OMS, mais :

Aurait décidé de se prononcer en faveur du plus haut niveau d’alerte par inquiétude à l’égard de la rapide multiplication des cas et du manque de stock de vaccins et de traitements.

Elle révèle aussi que parmi les 15 membres du comité d’experts qui se sont réunis le 21 juillet 2022 :

Neuf étaient contre cette qualification, et six en faveur.

Une première concertation de ce Conseil s’est déroulée le 23 juin dernier. Onze des quatorze membres présents se sont ainsi opposés à la catégorisation de la variole du singe en tant qu’USPPI. Une seconde réunion a été organisée un mois plus tard compte tenu de la multiplication des contaminations. C’est alors que certains experts ont changé de camp.

Or, Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné durant le point de presse qu’il ne s’agit pas de votes au sens propre. C’est plutôt un tour de table, a-t-il précisé. Cette démarche sert en effet à découvrir l’avis de la majorité pour définir l’orientation du dialogue. Le Conseil scientifique ne dispose donc d’aucun pouvoir décisionnaire, mais a seulement été constitué pour émettre une opinion.

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