Le salarié porté junior est communément appelé « bleu ». C’est une expression utilisée pour désigner les nouveaux venus dans une enseigne. En effet, la classification des salariés en portage salarial est récente, qu’il s’agisse du salarié porté junior, senior ou au forfait jour. Le salarié porté junior peut être soit un agent de maîtrise, soit un technicien ou un « assimilé » cadre.
En établissant ces différentes catégories de salariés portés, la loi a voulu distinguer le profil des consultants portés sur la base de l’ancienneté dans l’activité de portage salarial. Ainsi, le salarié porté junior n’aura pas le même niveau de compétence et d’expertise qu’un salarié porté senior ou d’un salarié porté au forfait jour. Cependant, ces 3 catégories de salariés sont chacune soumises aux mêmes droits et obligations réglementés par la convention collective du portage salarial.
Quels sont les droits et obligations d’un salarié porté junior ?
Quelle que soit la catégorie du salarié porté, il est contraint de respecter les engagements pris au moment de la signature du contrat avec l’entreprise de portage salarial. Selon l’article 18 alinéa 2 de la convention collective de portage salarial, il devra alors mettre tous les moyens en place pour développer ses activités et ramener les clients, réaliser les prestations dans les délais et dans le respect des clauses contractuelles, informer l’entreprise de portage salarial de l’évolution des prestations. S’il venait à rencontrer des difficultés pendant la réalisation des prestations, il doit absolument informer l’entreprise de portage salarial pour limiter tout événement susceptible d’empêcher l’exécution des travaux ou la facturation. En outre, le salarié porté devra fournir tous les éléments nécessaires à l’entreprise de portage salarial pour faciliter la conclusion du contrat commercial de prestation. Au cas où il y’aurait un élément susceptible de modifier la relation contractuelle, le salarié porté a l’obligation d’informer l’entreprise de portage salarial.
Par ailleurs, la convention collective de portage salarial prévoit que le salarié porté doit dresser et présenter un compte rendu de ses activités à l’entreprise de portage salarial, ceci au moins une fois par mois. Celle-ci pourra donc avoir une vue d’ensemble sur l’évolution de ses activités. Le compte rendu doit contenir les dates des journées et des demies-journées pendant lesquelles le salarié porté a réalisé les activités, ou la durée du travail si elle est calculée en termes d’heures.
Y’a-t-il un type de contrat pour un salarié porté junior ?
Une entreprise de portage salarial peut conclure avec le salarié porté un CDD ou un CDI. Tout dépend des motivations de l’employeur. Dès lors, le salarié porté junior pourra être soumis à un contrat déterminé ou indéterminé. Une fois que le contrat est signé, le salarié junior devra passer une période d’essai pendant 3 mois. Cependant, l’entreprise de portage salarial peut rompre le contrat pendant la période d’essai ou le salarié porté lui-même. Si la rupture provient du salarié porté, il est tenu de respecter le délai de prévenance qui s’étend sur 48 heures. S’il a passé moins de 8 jours en entreprise, le délai sera plutôt de 24 heures. Dans l’hypothèse où l’entreprise de portage salarial serait à l’origine de la rupture du contrat, celle-ci devra informer le salarié porté dans un délai de :
- 24 heures s’il a passé moins de 8 jours en entreprise.
- 48 heurs entre 8 jours et 1 mois de présence
- 2 semaines après 1 mois de présence
- et 1 mois après 3 mois de présence.
Comment fonctionne le système de rémunération d’un salarié junior ?
La rémunération de tous les salariés portés est déterminée en fonction des journées, demi-journées ou en heure, selon les clauses contractuelles. Elle doit intégrer le salaire de base, les indemnités de congés payés et les primes d’apporteur d’affaires. Ceci dit, le montant de la rémunération est calculé compte tenu de la catégorie du salarié porté. Ainsi, le salarié porté junior devra recevoir 70 % du plafond de la sécurité sociale comme prévu par l’article 21 alinéas 3, tiret 2 de la convention collective du portage salarial.
Il est à noter que l’entreprise de portage salarial doit cotiser la sécurité sociale du salarié porté, quel qu’en soit le statut. Il devra s’assurer de la conformité des éléments constitutifs du prix de la prestation, notamment de la rémunération minimale prévue par la loi.
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