Le portage salarial est un statut qui permet à un grand nombre de personnes de créer leur activité ou de générer des revenus supplémentaires non négligeables. Néanmoins, il existe encore des barrières juridiques qui le rendent inaccessible pour beaucoup de personnes.
Un statut avantageux et attractif
Le portage salarial comprend plusieurs avantages intéressants pour les travailleurs, comme la possibilité d’être indépendant tout en profitant des mêmes privilèges que les salariés. Et notamment de la protection sociale de ce statut ! La société de portage gère les dimensions administratives du travail à la place de l’indépendant, qui se charge quant à lui de décrocher des missions et des contrats auprès d’entreprises et clients. Ce dernier se concentre alors uniquement sur son cœur de métier au lieu de consacrer une part considérable de son temps à la gestion administrative de son activité.
Le chiffre d’affaires soulevé par le marché du portage salarial est estimé à plus d’un milliard d’euros. Et il se porte très bien. En 2018, il a enregistré une croissance considérable (18 %). Aujourd’hui, des dizaines de milliers de personnes profitent de ce statut hors normes. Le portage salarial est plus attractif que jamais. Parmi les raisons qui expliquent cet engouement, on retrouve un contexte économique important et le besoin d’autonomie des travailleurs français. Le statut porte aujourd’hui sur plusieurs corps de métiers, de la gestion de projet aux ressources humaines. En passant par le service aux entreprises. Le statut a le potentiel idéal pour créer des emplois par milliers.
Créer des emplois avec le portage salarial : des freins demeurent
Les plus grandes difficultés rencontrées par le portage salarial et son développement portent essentiellement sur la méconnaissance de ce statut. En effet, seuls 16 % des Français connaissent ce statut ! On peut aussi citer les contraintes juridiques. La loi prévoit une rémunération de base (et minimale) pour le salarié porté. En dessous d’un certain seuil, il est impossible d’accéder au portage salarial. Ces seuils sont donc :
- 85 % du plafond de la Sécurité sociale pour un salarié porté en forfait-jour, soit près de 2 779 € brut ;
- 75 % du plafond de la Sécurité sociale pour un salarié porté senior, soit près de 2 452 € brut, en 2017 ;
- 70 % du plafond de la Sécurité sociale pour un salarié porté junior, soit près de 2 288 € brut en 2017.
D’autre part, pour devenir salarié porté, il faut justifier de trois ans d’expérience professionnelle dans un métier ou un secteur d’activité. Ou disposer d’un bac +2. Ce cadre, qui se veut restrictif pour les professionnels en quête de reconversion, pose une barrière souvent difficile à franchir. Ces contraintes balaient directement jusqu’à 50 % de la population active.
Enfin, la dernière contrainte rencontrée par ce statut est la limitation des clients aux professionnels. Un particulier ne peut pas solliciter les services d’un salarié porté, quel que soit son secteur d’activité.
Quelles solutions ou propositions envisager ?
Les propositions avancées jusqu’ici pour favoriser le développement de ce statut en France sont les suivantes :
- Offrir la possibilité aux salariés portés de travailler avec des particuliers ;
- Baisser le seuil du salaire minimum à 50 % du plafond de la Sécurité sociale ;
- Ouvrir le statut aux jeunes ou aux chômeurs à la recherche d’un emploi.
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