Face aux problèmes de chômage et au recul du recrutement de cadres dans les entreprises, de nouvelles formes d’emploi ont commencé par se développer. Au nombre de celles-ci, il y a le portage salarial. Le portage salarial est un statut professionnel qui se distingue des autres statuts par ses caractéristiques assez distinctives. En France, ce statut est bien connu. Mais qu’en est-il de sa correspondance en anglais si l’on voulait s’essayer à une traduction ? Quelles en sont les similarités dans les autres systèmes étrangers ?
Le portage salarial en France
Le travail indépendant s’est développé très rapidement en France ces dernières années, notamment depuis 2009 avec la création du régime d’auto entrepreneur devenu micro-entreprise. On note successivement d’autres formes de travail qui sont venues à la suite pour soutenir la tendance. Le portage salarial peut être compté au nombre de celles-ci. Leur particularité commune, c’est qu’elles permettent l’exercice d’activités en toute autonomie.
C’est effectivement le cas du portage salarial qui occupe désormais une place prépondérante. C’est un statut qui permet aux professionnels qui souhaitent mener leurs activités en toute liberté de réaliser leur projet tout en conservant tous les avantages qui sont dus aux salariés des entreprises. Le portage salarial réunit trois principaux acteurs : le salarié porté, l’entreprise de portage salarial et l’entreprise cliente. Dans la pratique, le salarié porté recherche et exécute des missions pour lesquelles il fixe préalablement ses honoraires. L’entreprise de portage salarial de son côté prend en charge la gestion administrative, juridique, comptable et fiscale de l’entreprise. Ce qui permet au salarié porté de travailler à fond sur ses missions sans se préoccuper des questions de formalités et de procédures. L’entreprise cliente quant à elle est généralement une société, une collectivité, un organisme, etc.
Le freelance qui opte pour le portage salarial jouit des mêmes droits que le salarié en entreprise en ce qui concerne la couverture sociale. Il est en effet soumis au régime général de sécurité sociale.
La traduction de portage salarial en anglais
Si le portage salarial est plébiscité en France, il l’est aussi sous d’autres formes à l’étranger. D’une manière générale, on ne parle pas de portage salarial. On parle plutôt de « portage ».
Il n’existe pas réellement une traduction conforme. Dans les milieux anglophones, pour désigner le travail indépendant, on utilise d’une manière générale le terme « Self-employment ».
Dans d’autres pays en Europe, on assiste à un développement du portage suivant des particularités qui correspondent au contexte socio-économique et politique de ces pays. On peut donc retrouver aisément à l’étranger des systèmes présentant des similarités avec le portage salarial tel qu’on le connaît en France, mais avec des traits propres.
Les statuts similaires au portage salarial à l’étranger
Que ce soit aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Suède, en Belgique, en Suisse, en Allemagne ou aux États-Unis, on assiste à une certaine forme d’utilisation du portage salarial. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fondation « Travailler Autrement » sur un groupe de réflexion privé et qui a porté sur les nouvelles formes d’emploi en Europe nécessitant l’intervention d’une multiplicité d’acteurs.
Au Royaume-Uni, c’est l’Umbrella Company qui est en vogue. Ce type d’entreprise fait un travail d’intermédiation entre les indépendants et les clients. Elle propose en guise de garantie aux clients de veiller à ce que leur rapport avec l’indépendant ne soit pas transformé en un salariat. L’Umbrella Company se différencie du portage salarial par le nombre de ses acteurs qui sont au nombre de 4. Le quatrième acteur est l’agence de recrutement qui sert d’interface entre l’indépendant et l’Umbrella Company. C’est parfois la société qui a en charge de gérer les rémunérations des indépendants.
En Belgique, on parle de Payrolling ou encore de bureau de paie. Il s’agit d’une entreprise qui joue le rôle d’intermédiation entre les indépendants et des clients. Ce statut est celui que sont tenus d’utiliser les professionnels de l’art et du spectacle pour exercer leur activité en Belgique.
Aux Pays-Bas, c’est la même correspondance que l’on retrouve en Belgique, à la différence qu’aucune obligation n’est faite aux artistes d’en faire usage.
En Suède, on parle d’EgenanstÄllning. Le principe d’intermédiation précédemment évoqué prévaut. Le porté a la possibilité de cotiser à la sécurité sociale. Mais il devra assumer lui-même la gestion administrative. L’EgenanstÄllning est vu comme une formule favorisant le retour à l’emploi des chômeurs.
Successivement en Suisse, on parle de « Portage français », en Espagne, « Coopératives » et aux États-Unis, on retrouve le système Professional Employer Organization qui a quelques similitudes avec l’intérim en France. Ici, les salariés portés n’exécutent pas des missions. Ils occupent un poste. Toutefois, l’entreprise cliente est régulièrement dans un système d’externalisation des compétences ainsi que de ses ressources humaines. Environ trois millions d’Américains évoluent avec ce statut.
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