Assurance chômage : les indemnités de cadre visées par la réforme

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L’assurance chômage est une des sources de dépenses de l’État français. Pour améliorer son financement tout comme pour donner une meilleure santé à la caisse commune, le gouvernement a entrepris une réforme de l’assurance chômage. L’un des plus grands changements de ce système de sécurité sociale passé dans la dernière loi est que les indemnités chômage des cadres seront mises à contribution.

Les cadres : une catégorie peu touchée par le chômage

L’une des raisons qui a poussé le gouvernement à proposer un plan visant les indemnités des cadres pour garantir l’assurance chômage est que les cadres sont moins concernés par le chômage et touchent de plus gros revenus. Le taux de chômage des cadres en France est relativement bas. Cette catégorie trouve plus facilement du travail et reste plus longtemps à un poste de travail. C’est en jouant en fait sur cet élément que le gouvernement veut permettre une réforme de l’assurance chômage. Le taux de chômage des cadres en France est évalué à 3,5 % en moyenne. Si l’on fait une comparaison, cela signifie que ce taux est encore moins de la moitié du taux de chômage de la population globale. Les cadres cotisent donc plus activement qu’une bonne partie de la population, ce qui explique pourquoi le gouvernement a voulu les mettre à contribution pour faire des économies sur l’assurance chômage.

Les cadres en France :des salaires plus élevés que la moyenne

Les cadres font partie de la catégorie de salariés qui gagne le plus d’argent en France. En moyenne, un cadre gagne environ 4500 € par mois. Cela représente environ 56 000 € chaque année. C’est sur cette manne financière que compte le gouvernement pour financer l’assurance chômage. Les cotisations des cadres se posent donc pour le gouvernement comme la solution toute trouvée pour financer l’assurance chômage.

La dégressivité des allocations chômage pour les allocations de plus de 4500 €

L’une des mesures proposées pour la réforme du chômage est la dégressivité des allocations chômage. Cette disposition concerne directement les hauts salaires et donc les cadres. Elle propose que pour les personnes qui sont en situation de chômage, et dont les indemnités sont supérieures à 4500 €, on applique une réduction de leurs allocations. La réforme prévoit qu’un cadre qui touche plus de 4500 € d’allocation verra son allocation réduite après 7 mois d’inactivité. Cette réduction sera de 30 % après la période susmentionnée. Cependant, un plancher est prévu. Il ne sera pas possible que l’allocation aille plus bas que 2200 €. Cela signifie concrètement que si vous touchez plus de 4500 €, vous êtes grandement concernés par cette nouvelle loi. Cela signifie également que vous verrez votre allocation réduite, mais elle ne sera jamais moins de 2200 € par mois.

Des mesures qui ne font pas l’unanimité

Plusieurs associations et syndicats se sont déjà levés pour dénoncer une mesure qui est jugée injuste. Certaines personnes estiment que c’est un procès qui est intenté à l’endroit des cadres. C’est notamment le cas de François Hommeril de la CFE-CGC. Pour celui-ci, la décision du gouvernement de proposer une baisse des indemnités des cadres est simplement un jugement porté contre les cadres que le gouvernement considérerait comme des « glandouilleurs ». En clair, selon cette position, parce que la loi touche les indemnités chômage cela révèle l’idée que se fait le gouvernement du chômage des cadres.

Selon le Figaro, la mesure que propose le gouvernement est une mesure qui s’attaque au statut de cadre. Le journal estime qu’il s’agit d’un raccourci inefficace pour réduire les pertes de l’assurance chômage. Selon des chiffres présentés dans le journal, la plupart des chômeurs français perçoivent moins de 1800 € par mois. Seulement 5 % des chômeurs reçoivent au-delà de cette somme. Donc en mettant l’accent sur la dégressivité, les mesures du gouvernement ne tiennent pas compte des réalités de l’emploi et du chômage.

Mais la loi ne touche pas que les indemnités des cadres

La nouvelle loi qui encadre l’assurance chômage ne se limite pas toucher aux indemnités de cadres. D’autres aspects sont également modifiés. Par le passé, pour bénéficier des indemnités de chômage, il fallait avoir travaillé 4 mois sur les 28 mois précédant la demande d’indemnité. Maintenant, il faut avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois.

Si vous êtes indépendants, vous ne pourrez toucher une allocation chômage que si vous avez réalisez un chiffre d’affaires d’au moins 10 000 € durant les deux dernières années. Le montant de l’allocation sera alors de 800 € par mois pendant 6 mois. Cela signifie donc qu’en tant qu’indépendant, vous devrez absolument relancer votre activité ou alors trouver un autre emploi.

Vous pourrez bénéficier de l’allocation chômage si vous avez démissionné. Mais pour pouvoir y accéder, vous devez vous assurer d’avoir un projet professionnel solide. Il faudra donc bien concevoir votre projet avant d’envisager de démissionner au risque de ne pas pouvoir bénéficier des indemnités chômage.

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