Le portage salarial est un dispositif qui combine les avantages du salariat et de l’indépendance. Cependant, le calcul du salaire du salarié porté suit des règles spécifiques, qui diffèrent de celles d’un salarié classique. En effet, le salaire en portage salarial est déterminé après la facturation des missions réalisées pour le client, le paiement des cotisations sociales et des charges patronales. Côté charges salariales, le salarié en portage salarial est soumis aux mêmes prélèvements que son équivalent classique. Les simulateurs en ligne sont des outils pratiques pour estimer avec précision la rémunération nette d’un consultant en portage salarial, en prenant en compte son Taux Journalier Moyen (TJM). On vous dit tout du calcul du salaire en portage salarial.
Portage salarial : un statut flexible alliant autonomie et sécurité
Le portage salarial désigne une forme de travail hybride entre une entreprise cliente, un salarié porté et une entreprise de portage salarial.
C’est une relation tripartite, au cœur de laquelle des freelances en portage réalisent une mission pour un client, qui est une entreprise, tout en étant salariés de la société de portage.
Le portage salarial permet d’être autonome en choisissant son client et la mission associée, tout en bénéficiant des avantages d’un salarié : une couverture sociale complète, incluant la retraite et le chômage.
Les honoraires facturés sont négociés avec le client, mais une fois que la mission est réalisée, la société de portage salarial s’occupe de la facturation et du paiement des honoraires.
Enfin, l’un des grands avantages du portage salarial pour l’indépendant est de recevoir un salaire mensuel stable, tout en conservant une indépendance professionnelle.
Pour que cette relation tripartite soit possible, le salarié signe un contrat de travail avec l’entreprise de portage salarial, qui peut être un contrat de travail à durée déterminée (CDD) ou à durée indéterminée (CDI), tandis que l’entreprise de portage signe un contrat commercial avec le client.
Il faut préciser que la durée maximale totale du contrat ne peut pas excéder 18 mois, renouvellement compris. Le terme du contrat peut être reporté, par accord entre l’entreprise de portage salarial et le salarié porté, pour une durée maximale de 3 mois.
Les honoraires en portage salarial sont basés sur le taux journalier moyen (TJM) déterminé par les professionnels, mais ils sont soumis à un salaire minimum obligatoire.
Le montant du salaire brut minimum est déterminé selon les taux suivants :
- 70% du plafond de la Sécurité Sociale (PSS) 2017 pour un porté junior, soit un minimum de 2 288,30 euros.
- 75% du plafond du PSS 2017 pour un porté senior, soit un minimum de 2 451,65 euros.
- 85% du plafond du PSS 2017 en cas de forfait jour soit un minimum de 2778,65 euros brut.
Dans le cadre du portage salarial, le calcul du salaire brut d’un salarié inclut :
- Le salaire de base, calculé à partir du chiffre d’affaires généré par les missions.
- Les indemnités de congés payés, représentant 10 % du salaire brut.
- La prime d’apporteur d’affaires accordée lorsque le consultant a directement apporté un client à la société de portage.
La convention collective du portage salarial ajoute également, une réserve financière obligatoire d’un taux de 10 % du salaire brut. Cette réserve sert à garantir une rémunération minimale, en cas de fin de mission ou de périodes d’inactivité.
Les charges salariales et patronales en portage salarial
En France, la protection sociale couvre l’ensemble des transferts, en nature ou numéraires, en faveur de la protection contre les risques sociaux. Organisée dans le cadre de la solidarité nationale, elle est financée par les cotisations versées par les indépendants, les salariés et les employeurs. Le portage salarial permet à un indépendant de rejoindre le statut de salarié. En portage salarial, l’indépendant bénéficie de la protection sociale accordée à tout salarié en France. Le salarié porté est assujetti aux mêmes charges que ce dernier(1) :
- Assurance vieillesse déplafonnée : 0,40 % du montant du salaire.
- Assurance vieillesse plafonnée : 6,90 % jusqu’à 3 925 €/mois.
- Contribution sociale généralisée : 9,2 %, dont 2,4 %non déductibles du revenu imposable.
- Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) : 0,5 % non déductible du revenu imposable.
- Cotisation assurance chômage : supprimée depuis le 1er octobre 2018(2).
- Cotisation assurance maladie : supprimée depuis le 1er octobre 2018(2).
- Cotisation retraite complémentaire Agirc-Arrco : 3,15 % jusqu’à 3 925 €/mois puis 8,64 % jusqu’à 31 400 €.
- Contribution d’équilibre généralisée (CEG) : 0,86 % jusqu’à 3 925 €/mois puis 1,08 % jusqu’à 31 400 €.
- Contribution d’équilibre technique (CET) : 0 % jusqu’à 3 925 €/mois puis 0,14 % jusqu’à 31 400 €.
Aux charges payées par le salarié s’ajoutent les charges patronales payées par la société de portage(3) :
- L’assurance maladie : 7 % jusqu’à 2,5 x le SMIC puis 13 %.
- L’assurance décès : 1,5 %.
- La retraite complémentaire non-cadre (tranche A) : 4,65 %.
- La retraite complémentaire non-cadre (tranche B) : 12,15 %.
- Les allocations familiales : 3,45 % pour les salaires inférieurs à 3,5 x le SMIC.
- La contribution d’assurance chômage : 4,05 %.
- La cotisation de retraite complémentaire (AGIRC –ARRCO).
- L’assurance vieillesse plafonnée : 8,55 %.
- L’assurance vieillesse déplafonnée : 1,85 %.
- La contribution au fonds national d’aide au logement : 0,10 %.
- La contribution solidarité autonomie : 0, 3 %.
- La cotisation AGS (garantie de paiement des sommes dues aux salariés) : 0,15 %.
- La taxe d’apprentissage : 0,09 %.
- La contribution à la formation professionnelle : de 0,55 à 1 %.
Le taux des charges patronales s’élève entre 25 et 42 % du salaire versé(4). Grâce à ces cotisations salariales et patronales, le salarié porté bénéficie d’une couverture sociale supérieure à celle accordée aux indépendants.
Le taux des charges salariales s’établit autour de 22 % du salaire brut mensuel(5). Ce taux de charges salariales est à mettre en rapport avec celui applicable aux auto-entrepreneurs. La majorité d’entre eux étaient assujettis à un taux de prélèvement de l’URSSAF de 21,1 % jusqu’au 1er juillet(6). À compter de cette date, ce taux est en augmentation régulière jusqu’en 2026 pour être porté à 26,1 % au 1er janvier 2026. Les auto-entrepreneurs cotisent pour l’URSSAF à un taux élevé pour une couverture sociale dans la pratique inférieure à celle d’un salarié.
Contrairement à l’indépendant, le salarié porté n’a pas à déclarer son chiffre d’affaires à l’URSSAF. Après avoir conclu un contrat de travail en CDD ou CDI avec la société de portage, celle-ci transforme le chiffre d’affaires en salaire. Elle établit une feuille de salaire tenant compte de tous les prélèvements prévus par la loi. Elle prélève les cotisations sociales dues par le salarié porté et se charge de reverser leur montant aux organismes concernés.
Cette prise en charge de la gestion de ses revenus et prélèvement offre une sérénité appréciable au salarié porté. Il a la garantie d’une gestion dans les règles de ses revenus. À cette prise en charge de la gestion de ses revenus, le salarié porté peut bénéficier d’une variété de services complémentaires variables d’une société de portage à l’autre. Il peut se concentrer totalement à son activité sans se soucier de sa comptabilité.
Comprendre le calcul de la rémunération en portage salarial : l’importance des simulateurs de salaire
Il est souvent nécessaire de réaliser une simulation pour estimer le revenu précisément, car le revenu net des freelances en portage salarial repose sur plusieurs éléments clés :
- Le chiffre d’affaires mensuel est calculé en multipliant le TJM (Taux Journalier Moyen) par le nombre de jours de travail dans le mois.
- Les frais de gestion de la société de portage qui sont retenus sur le chiffre d’affaires du salarié porté.
- Les cotisations sociales salariales et les charges patronales : calculées en fonction des revenus et des obligations légales.
- Les frais professionnels qui peuvent être remboursés après la facturation au client.
Prenons l’exemple d’un consultant en portage salarial avec un TJM (Taux Journalier Moyen) de 500 € et travaillant 20 jours dans le mois.
L’indépendant génère un chiffre d’affaires brut mensuel de 500 € (TJM) x 20 jours = 10 000 €.
Les sociétés de portage salarial prélèvent en moyenne 10 % du chiffre d’affaires pour couvrir leurs frais de gestion soit 10 % de 10 000 € = 1 000 €.
- Montant restant après frais de gestion : 10 000 € − 1 000 € = 9 000 €.
Les charges sociales en portage salarial (cotisations salariales et patronales) sont en moyenne autour de 45 % du montant après frais de gestion soit 45 % de 9 000 € = 4 050 €.
- Montant restant après charges sociales : 9 000 € − 4 050 € = 4 950 €.
Les frais professionnels peuvent être remboursés par certaines sociétés de portage salarial sur justificatifs. Par exemple, un remboursement de 500 € pour des frais professionnels (déplacements, matériel, etc.).
- Montant après ajout des frais remboursés : 4 950 € + 500 € = 5 450 €.
Le salarié en portage salarial percevra donc un montant net de 5 450 € mensuel pour son activité.
Le calcul de la rémunération en portage salarial nécessite souvent l’utilisation d’un simulateur pour estimer correctement les revenus générés par l’activité de l’indépendant.
Le simulateur permet de faire une simulation précise de la rémunération nette en fonction des paramètres liés aux activités du consultant.
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