L’Organisation Internationale du Travail et le Défenseur des Droits ont publié le 23 mars 2017 un rapport portant sur la perception des discriminations au travail.
Il transparaît à travers ce rapport que 34 % des populations en activité estiment avoir déjà été confrontées à des situations de discrimination. Dans le cadre du travail, le rapport révèle une certaine emprise du phénomène. Qui sont les principaux concernés par la discrimination au travail ?
Ce que c’est que la discrimination
Empêcher une personne de jouir d’un droit en considération de critères subjectifs est une manifestation de la discrimination. Selon le dernier rapport publié par l’OIT et le Défenseur des Droits sur le sujet, près de 34 % des populations actives connaissent ce problème sous diverses formes.
Que ce soit dans le cadre d’un projet de location de biens immobiliers, d’une inscription à l’université, des contrôles de police ou pour les lieux de loisir, la discrimination est visiblement manifeste. Mais les proportions sont plutôt moindres quand on fait une comparaison avec la discrimination dans le cadre du travail.
Le cadre de travail : premier terrain de discrimination
Selon le rapport des deux organisations, le cadre du travail est le terrain où se déroulent le plus les manifestations de la discrimination. C’est ce que l’on retient des réponses données par 29 % des personnes interrogées. 18,5 % d’entre elles affirment clairement avoir été victimes de cas de discrimination pendant qu’elles étaient à la recherche d’un emploi.
Sur les éléments sur lesquels se manifeste souvent le phénomène de la discrimination, le sexe et l’âge sont les premiers à être cités par la majorité des personnes sondées. On n’est pas forcément sûr des raisons qui justifient ces discriminations, mais on note néanmoins que les femmes sont particulièrement concernées. 41 % disent en effet faire l’objet de discrimination pendant que 28 % des hommes estiment être aussi dans le cas. Les femmes les plus discriminées sont celles qui sont déjà en capacité d’avoir un enfant, avec un âge situé entre 18 et 34 ans.
L’autre catégorie des discriminés est celle des chômeurs. La plupart d’entre eux disent se sentir victimes de stigmatisation. Sur l’ensemble des personnes sondées, il s’avère qu’ils représentent les personnes les plus discriminées. Au moins, 53 % de chômeurs témoignent avoir fait l’objet de discrimination, devançant par ce fait les salariés du privé et du public. Il importe toutefois de relativiser cette donnée dans la mesure où elle peut être due tout simplement à un sentiment d’injustice qui les anime.
Les dispositifs de répression pour la prise de conscience
Comme on peut le constater, le phénomène de la discrimination est plutôt manifeste à divers niveaux et pour diverses raisons lorsqu’on se trouve dans le cadre du travail.
Pourtant, il existe un dispositif de répression du phénomène. Au titre de l’article 225-1 du Code pénal, une discrimination manifestée par des procédés visant à empêcher une personne d’exercer normalement une activité économique donnée, ou d’occuper un poste donné dans le cas d’une entreprise, à la sanctionner ou à la licencier est punie d’une peine de trois ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de l’ordre de 45 000 euros.
Aussi le gouvernement a lancé en 2016 le slogan « Les Compétences d’abord » dans le cadre de la sensibilisation contre la discrimination. Mais selon les résultats rapportés par le rapport annuel de l’OIT et du Défenseur des Droits, ce slogan n’a vraisemblablement pas fait effet.
Les avancées notées par le rapport
D’après les résultats de l’enquête, il y a néanmoins quelques notes de satisfaction concernant le nombre de personnes qui reconnaissent désormais l’existence de la discrimination. Sur deux personnes, plus d’une personne reconnaît qu’il existe des manifestations de la discrimination dans les milieux professionnels sans avoir été toutefois victime personnellement. C’est dire donc qu’un point de démarrage pour une véritable lutte contre les discriminations est en train de se former.
En conclusion
La discrimination au travail n’est pas une chimère. C’est une réalité dont la plupart des gens se montrent de plus en plus conscients. Et les résultats de l’enquête l’expriment bien. Si de façon générale on note des manifestations de la discrimination à différents niveaux de la société, celle-ci reste toutefois plus manifeste lorsqu’on entre dans le cadre du travail.
Les motifs principaux sont relatifs à l’âge et au sexe. Les femmes sont les grandes victimes, notamment celles qui sont en âge de tomber enceinte. Elles sont suivies par les chômeurs. Un dispositif légal permettant de réprimer le phénomène existe. Mais il ne semble pas le freiner. Les campagnes de sensibilisation du gouvernement encore moins.
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