Le pôle de compétence ou encore pôle de compétitivité est une région dans laquelle s’est développée une expertise poussée dans un domaine technique particulier. Son rayonnement peut-être mondial une fois une masse critique et un excellent niveau de savoir-faire atteints. En général, la dynamique économique du pôle de compétences se propage également aux autres activités locales. Mais rentrons un peu plus dans le détail…
Un pôle de compétence, c’est quoi ?
Un pôle de compétence agglomère dans une zone géographique donnée des professionnels de tous les horizons et formations mais qui travaillent tous sur les mêmes thématiques. Il peut ainsi rassembler des chercheurs, des enseignants en études supérieures, des entreprises de toutes tailles ou autres acteurs spécialisés. Ils œuvrent de concert pour faire avancer technologiquement un domaine d’activité précis et ont pour but de conjuguer leur savoir-faire afin d’atteindre l’excellence. Le pôle de compétence poursuit le but de devenir une référence au niveau mondial tout en permettant à son pays d’implantation de gagner en compétitivité dans des domaines techniques de pointe.
Généralement, les pôles de compétence se créent sous forme d’association de loi de 1901 ou bien prennent la forme de groupement d’intérêt scientifique (GIS) ou économique (GIE).
L’origine des pôles de compétence
Les pôles de compétences trouvent leur fondement économique dans la théorie dite des avantages comparatifs établie par l’économiste David Ricardo. Cette théorie rend compte que chaque pays d’une certaine manière a un grand intérêt à se spécialiser davantage dans un domaine où il a un certain avantage sur les autres pays et où il ne serait pas très mauvais.
C’est de cette théorie que s’est inspiré Michael Porter pour soutenir en 1990 l’idée des pôles de compétences qui regroupent sur un même espace géographique et dans un domaine bien ciblé, d’importantes compétences et ressources. Dans une telle configuration le pôle de compétence d’un pays donné se positionne comme une référence au niveau de l’économie mondiale.
Quel rôle joue un pôle de compétence dans l’économie moderne ?
Les pôles de compétitivité ne sont pas dépendants des ressources naturelles de leur pays, comme ce fut parfois le cas dans le passé, mais sont bien tenus par la compétence de ses acteurs. L’accent est donc mis sur les idées, l’inventivité, l’éducation, l’information et les savoir-faire.
Dans tous ces domaines, la concurrence est de taille au niveau mondial, y compris dans les pays émergents. Tous les pays ont aujourd’hui compris l’importance, pour leur propre économie, de développer leur compétitivité technologique. N’oublions pas les efforts du Gouvernement mis en place pour empêcher la fuite des cerveaux français vers l’étranger. C’est ce que l’on appelle le « brain drain » lorsque des spécialistes de formation élevée choisissent d’émigrer vers des pays plus à même d’exploiter leurs connaissances techniques. La France, et beaucoup d’autres nations, a notamment perdu de nombreux chercheurs ou jeunes entrepreneurs talentueux qui ne trouvaient pas d’environnement favorable à leur épanouissement.
Les 2 types de pôles de compétence
On peut classer les pôles de compétence dans 2 catégories : la recherche scientifique de haut niveau et les savoir-faire traditionnels.
Pôle de compétence scientifique
Au cœur d’un pôle de compétitivité scientifique se trouve généralement une université équipée d’un centre de recherches déjà réputée dans son domaine. Elle fonctionne ensuite en étroite collaboration avec les acteurs locaux (entreprises ou acteurs du monde de la finance). Elle doit maintenir à tout prix son niveau d’expertise afin d’attirer à elle les meilleurs étudiants, chercheurs et enseignants de renom.
En exemple, nous pouvons citer la fameuse Silicon Valley, la région de Cambridge en Grande-Bretagne, Dublin, Bangalore en Inde ou encore Toulouse et Grenoble en France.
Pôle de compétence traditionnel
La science est ici mise de côté pour se concentrer sur les savoir-faire ancestraux de certaines zones d’activité. On ne parle plus donc forcément de compétences intellectuelles mais de compétences techniques en place depuis des siècles et déjà reconnues à travers le monde. C’est le cas de la France et de son industrie du prêt-à-porter haut de gamme ou bien encore de la Suisse et de son horlogerie de luxe.
Quid des pôles de compétence en France ?
Nation très ancienne, la France dispose de plusieurs pôles de compétitivité. L’émergence de ces structures ne date cependant que des années 1970 avec la création de technopôles comme Sophia-Antipolis ou du plateau de Saclay. D’autres pôles de compétences sont aussi nés naturellement dans des zones fortement peuplées comme à Toulouse, spécialisée dans l’aérospatial ou bien du côté de Grenoble pour l’informatique.
Ce n’est ensuite qu’en 2002 que ces activités vont connaître leur essor suite à l’instauration d’une réelle politique des pôles de compétences et donc d’un véritable soutien du Gouvernement. En 2014, ils étaient 71 pôles de compétence reconnus par l’État.
Pourriez-vous vous-même intégrer un pôle de compétence et faire bondir votre carrière en France ou à l’étranger ? Faire un bilan de compétences pourrait être l’occasion de le vérifier !
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