Des chercheurs de l’Université de technologie de Munich ont développé une IA impressionnante dans le cadre d’une course de F1. Le système a présenté des progrès significatifs comparativement aux véhicules autonomes qui s’affrontaient jusqu’alors dans la compétition. Le tout en étant soutenu par une myriade de capteurs destinés à lui permettre de maîtriser son environnement.
La ligue de course automobile autonome d’Abu Dhabi (A2RL) a démarré le 27 avril 2024 sa course inaugurale de Formule 1. Une épreuve durant laquelle un pool de chercheurs de l’Université de technologie de Munich (TUM) s’est distingué. L’équipe a en effet vu son véhicule gagner la course et a empoché un prix de 2,25 millions de dollars.
Un professeur à la chaire d’ingénierie automobile de l’université estime que cette réussite représente une étape cruciale dans la conduite autonome. D’après lui, les chercheurs ont pu porter rapidement la voiture aux limites de la dynamique de conduite. Ils parviennent progressivement à répliquer le comportement d’un humain pendant la course, estime-t-il.
L’IA affiche des capacités exceptionnelles
La monoplace TUM, qui pourrait inspirer un consultant informatique, a été pilotée par une intelligence artificielle. Cette dernière a été en mesure de repérer et de doubler des adversaires. Elle doit sa conception à dix-huit membres de la chaire d’ingénierie automobile de la TUM :
- Cinq étudiants en master ;
- Dix doctorants ;
- Trois professeurs.
Par ailleurs, tout accès ou intervention aux voitures étaient interdits durant la course. L’IA devait par conséquent se doter d’une compréhension du niveau d’adhérence des pneus et savoir comment gérer leur température. Elle était également obligée d’anticiper les manœuvres de conduite des autres véhicules afin de les dépasser, comme un pilote humain.
Les monoplaces qui ont participé à la course inaugurale de l’A2RL ont été construites par Dallara, en Italie. Leurs vitesses de pointe vont au-delà des 300 km/h, assurées par un moteur de 550 ch. Le but était de reproduire le plus fidèlement possible les performances de la Formule 1.
Presque aucune modification n’a été réalisée sur les Dallara. Elles ont seulement intégré un alternateur plus puissant, requis pour le fonctionnement de l’électronique de bord. Les voitures ont également embarqué quatre radars, trois lidars et sept caméras. L’objectif était de leur permettre de recueillir l’intégralité de l’image virtuelle de ce qui les entoure.
L’IA se rapproche des pilotes humains
Toutes les équipes abordaient la compétition avec les mêmes conditions. Elles devaient rouler avec la monoplace la plus rapide de la planète après la Formule 1, une Dallara Super Formula SF23 modifiée. Le vrai match portait alors sur la conception et l’entraînement de leur intelligence artificielle.
Toujours sur le circuit de Yas Marina à Abu Dhabi, un autre événement a démontré l’évolution des voitures conduites par l’IA. Daniil Kvyat, pilote russe de F1, a disputé une course contre l’une d’entre elles. Il a certes bien joué et a vaincu le véhicule autonome avec 10,38 secondes d’avance. Toutefois, l’épreuve de trois quarts d’heure a nettement illustré une réduction de l’écart entre :
- Ces voitures autonomes ;
- Les pilotes humains.
Ce rapprochement s’explique par le fait que l’IA prend aujourd’hui en considération aussi bien l’action que la vitesse, une technologie à explorer en tant que consultant informatique. Quatre monoplaces dirigées par IA se sont par ailleurs défiées en même temps pendant 16 tours, contrairement aux précédentes courses. Celle de l’université munichoise a même réalisé la première manœuvre de dépassement autonome de l’histoire sur un circuit de F1. Elle a ensuite triomphé dans un autre tour rapide.
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