Pour diverses raisons, les entrepreneurs peuvent être amenés à revendre leurs parts dans une entreprise. Ils perçoivent alors en contrepartie une somme qu’on appelle cash-out dans le domaine de l’equity. Selon les experts, cette opération ne doit pas être menée trop tôt. Certaines exceptions doivent toutefois être considérées : les situations dans lesquelles aucune autre solution n’est possible.
Les entrepreneurs évoluent dans un contexte économique où l’incertitude règne. Beaucoup d’entre eux subissent ainsi un épuisement de leurs fonds propres et de leur trésorerie. Ils s’engagent alors dans un cash-out prématuré, par exemple en cas d’achat d’un logement ou de naissance d’un enfant.
Cette opération permet à l’investisseur historique ou au fondateur d’une entreprise d’empocher une somme à la revente de ses parts. Elle s’oppose au cash-in, qui renvoie à l’investissement préalable de fonds dans une start-up par des actionnaires.
Les experts recommandent d’éviter de recourir au cash-out trop tôt. Mais bien évidemment, chaque cas doit être étudié de manière individuelle.
Certaines raisons autorisent un cash-out prématuré
Plusieurs plateformes sont notamment nées pour faciliter la revente de parts auprès du grand public. Cette solution s’adresse initialement aux employés actionnaires, parmi lesquels peuvent figurer les salariés en portage salarial. Elle peut aussi être admise aux fondateurs dans le pacte d’actionnaires. Le Founding Partner chez Wind Capital, Xavier Gury, avertit cependant sur l’inconvénient de ces plateformes. Leur offre de reprise prévoit généralement un rabais des actions, précise-t-il.
L’expert souligne également que tout dépendra de la situation personnelle de l’entrepreneur. Ce dernier ne pourra forcément pas obtenir de bons résultats dans sa carrière si sa vie personnelle est perturbée, indique-t-il.
Le comité exécutif d’une start-up ne fait bien sûr pas toujours preuve d’une bienveillance. De plus, tout le monde ne peut pas produire des revenus annuels récurrents et solides. D’autres cash-out in extremis sont envisageables, tels que la vente de ses compétences commerciales, marketing ou technologiques. Le partenaire fondateur chez Wind Capital relate :
Nous avons récemment restructuré une deeptech 9 mois avant le mur du cash. Nous leur avons demandé d’adresser un cas d’usage plus précis et cela leur a permis d’être racheté.
Le rachat ne repose dans ce cas pas sur le chiffre d’affaires, mais sur l’équipe et son savoir-faire.
Pourquoi certains fonds refusent-ils l’exit prématuré ?
Tout récemment, Xavier Gury a assisté une entrepreneure durant son exit final de sa start-up. Avec cette revente, celle-ci cherche à se constituer un patrimoine immobilier. Elle désire également devenir business angel, non pas en investissant en direct, mais en plaçant de l’argent dans des fonds. L’on se trouve ainsi extrêmement loin de l’image de l’entrepreneur d’une quarantaine d’années qui accomplit son exit. L’unique but est de mener une vie de préretraite paisible. D’ailleurs, l’exit prématuré déplaît à plusieurs fonds en raison de cette image.
Le cash-out désigne dans l’univers de l’equity une opération intégrale ou partielle s’effectuant à différentes phases du lancement de l’entreprise. Il n’est donc pas seulement réservé aux exits définitifs consistant, pour les fondateurs, à laisser leur entreprise à un tiers afin de clore à tout jamais l’histoire. C’est d’autant plus vrai compte tenu du contexte durable de détérioration du marché du capital risque. Un exit s’obtient en effet dorénavant plus lentement et demeure principalement concédé aux start-up les plus rentables.
Cet article vous a-t-il été utile ?
Note moyenne 0 / 5. Nombre de votes 0