Selon une enquête réalisée par Konexio, Diversidays et France Travail, 46 % des chercheurs d’emploi dans l’Hexagone ont eu recours à l’intelligence artificielle pour trouver un travail et en sont satisfaits. Les jeunes sont les plus grands utilisateurs de ces outils.
La recherche d’emploi en France est en pleine mutation numérique. L’intelligence artificielle, jadis cantonnée aux sphères académiques, s’immisce à présent dans les parcours professionnels. Une étude menée par Konexio, Diversidays et France Travail auprès de plus de 5 300 chercheurs d’emploi révèlent que près de la moitié d’entre eux ont déjà eu recours à des outils d’IA pour optimiser leur candidature. De la conception de CV percutants à la personnalisation des lettres de motivation, en passant par l’accès à des offres d’emploi sur-mesure, l’IA révolutionne les stratégies de recherche. Toutefois, cette avancée technologique soulève de nouvelles problématiques qu’il convient d’anticiper pour assurer une transition équitable et inclusive.
Une technologie qui divise
Le niveau de formation influence la familiarité avec l’intelligence artificielle. Les diplômés de niveau bac+5 sont plus à l’aise pour se renseigner sur l’IA (61 %) que ceux disposant d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle ou d’un Brevet d’Etudes Professionnelles (34 %). Cette disparité se traduit par une utilisation plus fréquente d’outils numériques, tels que les chatbots, chez les cadres et les titulaires d’un bac+3. En revanche, les personnes âgées et moins diplômées semblent moins préparées à ces évolutions technologiques, en raison d’un accès et d’un soutien limités.
Concernant l’emploi, la moitié des sondés estime que la maîtrise de l’IA sera un atout indispensable pour leur avenir professionnel. Cet intérêt est particulièrement marqué chez les individus détenant un bac+5 (77 %), les ingénieurs et les cadres (72 %).
À l’inverse, les plus de 50 ans se montrent plus sceptiques quant à l’utilisation de l’IA dans le recrutement, notamment en raison de craintes liées à la dépersonnalisation des échanges (55 %) et aux problèmes de confidentialité des données (47 %). De plus, ils redoutent une standardisation excessive des candidatures, réduisant ainsi les possibilités de se distinguer.
Face à ces enjeux, un quart des chercheurs d’emploi envisage de suivre une formation en intelligence artificielle, estimant que ces nouvelles compétences seront déterminantes pour leur prochain emploi. Cette prise de conscience pourrait même être l’occasion d’une reconversion professionnelle pour certains, afin de saisir les opportunités offertes par l’IA.
Le nouvel allié des chercheurs d’emploi
Dans le cadre de l’Observatoire IA & emploi, une enquête menée par Konexio et Diversidays, en collaboration avec France Travail et soutenue par Google, a sondé 5 300 chercheurs d’emploi en octobre dernier. L’objectif était d’évaluer l’impact de l’intelligence artificielle sur leurs démarches de recherche d’emploi, notamment dans un contexte de reconversion professionnelle où l’adaptation rapide aux nouvelles technologies est essentielle.
Les résultats révèlent une adoption croissante de ces outils : 46 % des répondants ont utilisé des solutions d’IA et en ont apprécié l’efficacité, tandis que 56 % ont souligné leur facilité d’utilisation. Plus précisément, 40 % de ces utilisateurs ont recours à l’IA pour optimiser leurs CV et lettres de motivation, notamment grâce à des plateformes telles que ChatGPT ou Canva.
Par ailleurs, un tiers d’entre eux s’appuie sur l’IA pour dénicher de nouvelles offres d’emploi, profitant des suggestions automatiques générées par les plateformes. Les chatbots et les logiciels de création de CV figurent parmi les outils les plus utilisés, facilitant la préparation aux entretiens et la rédaction des candidatures. Ces différentes solutions illustrent comment l’IA révolutionne les méthodes de recherche d’emploi, en rationalisant les démarches.
Il est important de noter que l’adoption de l’intelligence artificielle ne semble pas être liée au niveau d’études : 77 % des chercheurs d’emploi y ont recours, quel que soit leur diplôme. Toutefois, l’âge influence cette pratique : 83 % des moins de 25 ans utilisent l’IA, contre seulement 69 % des plus de 50 ans. Quant au genre, les femmes (79 %) sont légèrement plus nombreuses que les hommes (74 %) à employer ces outils. En effet, elles l’utilisent principalement pour améliorer leur candidature, tandis que les hommes s’en servent davantage pour structurer leur recherche.
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